Je ne ferai pas ici un état des lieus de ce qu'est la photographique argentique aujourd'hui.
Je parlerai des raisons pour lesquelles j'ai fais le choix d'avoir une pratique essentiellement argentique à une époque où incontestablement le numérique règne en maitre et permet un travail d'une très grande qualité. Je pourrai établir une longue liste comparative point par point des avantages et inconvenients de chaque pratique. Je ne le ferai pas, j'arriverai innévitablement et de manière incontestable à établir le numérique en gagnant de ce duel.
Ma vérité, la seule, c'est que j'en sais fichtre rien !
J’ai pendant pas mal de temps tenter d’argumenter avec moi même ce choix, aujourd’hui je m’en fiche.
Est ce que l'on demande à un patissier pourquoi il préfère faire des gateaux plutôt que de cuisiner un pot-au-feu ?
Pouquoi un aquarelliste ne troquerait pas ses aquerelles pour des tubes de peintures à l'huile ?
Pourquoi un rudbyman ne préfère pas un ballon rond ?
Ces questions n'ont aucun sens. Il n'est pas besoin d'avoir une réponse pour légitimer son choix.
Ce que j'aime avant tout, c'est la Photographie. La Photographie n'a pas à souffrir de ces questions de "choix des armes", l'essence de ce qui fait une bonne photo n'est pas là.
Argentique vs numérique, n'a pas plus de sens que Canon vs Nikon. Tenter de répondre est futile, profondement ennuyant et forcement réducteur.
Je refute toute forme de positionnement qui voudrait faire croire que l'argentique permet l'accès à une forme d'authenticité ou légitimité que n'aurait pas le numérique.
Je trouve dans l'exercice de ma pratique argentique un moyen d'épanouissement personnel. Je cheri entre autre ces moments d'isolement dans la chambre noire, propice à la réflexion et la méditation. Il y a dans ces processus lents quelque chose qui me ressemble et une forme de solitude nécessaire. Il y a dans l'argentique un rapport au temps et un rapport à l'effort que je ne trouve pas en numérique.
Devant un écran, un stylet ou une souris à la main, je me sent beaucoup moins photographe. Je n’ai pas le goût d’un processus où la photo est dématérialisée en attendant une éventuelle impression sur support papier. C'est strictement personnel et en aucun cas un jugement de valeur.
Indépendamment du choix personnel de la pratique argentique ou numérique, je défend toutefois l'idée que la connaissance culturelle de ce qu'est le processus argentique est un apport extrêmement bénéfique. Je développerai ce point dans un autre article . . . je ne voudrait que cet article soit trop long et finalement ennuyeux ;-)